1. |
L'île
07:51
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Il est une île qui m'était interdite enfant
où se mêlent les arbres et les sables mouvants
c'est un endroit secret où, désormais adulte
je cherche à la fois le calme et le tumulte
la rivière par sa puissance
est un lieu de renaissance
ainsi entre deux bras
milieu d'un confluent
quelquefois je songe
remontant le courant
que ce n'est pas le fleuve
qui coule autour de moi
mais l'ile qui m'emmène
affrontant les épreuves
comme un vaisseau dont je
serais le capitaine
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2. |
Sentir
05:28
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A l'ouest se trouve une plage
bordée d'un marécage
où l'onde et ses reflets verdâtres
imposent leur tristesse immédiate
c'est ici que je devine
dans cet enchevêtrement
de branches et de racines
comme un mauvais pressentiment
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3. |
L'invisible
06:36
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de ce qui est visible ou de ce qui est caché
qu'est-ce qui le plus nous effraie?
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4. |
Parasite
09:56
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Autour du fleuve, un territoire
strié de réseaux capillaires
tapissé de plantes vasculaires
un bras mort, peupliers noirs
une eau stagnante qui abrite
bactéries et autres parasites
à l'est, le rythme s'accélère
la rivière est bien plus large
non plus une veine mais une artère
qui balaye tout sur son passage
la rivière semble se fâcher
et voici qu'elle malmène
une grosse branche arrachée
tournoyant sur elle-même
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5. |
Entre deux rives
03:26
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ce n'est pas encore la nuit
mais au-delà du monde végétal
s'étend un ciel mauve et gris
teinté d'un peu d'or pale
tout ce qui vit ici
écoute la litanie
du fleuve qui s'impose au soir
répétant: « c'est moi, je suis la Loire »
un bruit sourd et continu
que ne ponctue plus que
le hululement du grand duc
quand la lumière diminue
les papillons nocturnes s'éveillent
et de nouveaux cris s'élèvent
commence une vie confuse
et sortent les créatures recluses
on devine quelques genêts d'or
dans la nuit devenus incolores
le temps coule sans cesse
dissipant ma jeunesse
alors que dans l'obscurité
le fleuve semble impossible à traverser
une main d'argent effleure la surface
m'appelle et puis doucement s'efface
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6. |
Le passage
06:18
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je sens que le fleuve m'attire
m'invite à quitter cet îlot
ses peupliers et ses roseaux
c'est l'heure, ce soir, il faut partir
l'eau monte le long de mes chevilles
et lentement mon corps vacille
la rivière s'empare de moi
surpris qu'il ne fasse pas si froid
je cesse bientôt de résister
le courant m'emporte tout entier
me voici lavé par les eaux
alors, ballotté par les flots
sur un arbre je vois
la silhouette tranquille
d'un héron immobile
tandis que je me noie
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Projet Marina Nantes, France
La musique synthétique et hypnotique de Projet Marina évoque la coldwave de The Cure, la techno d’Essaie Pas, les dérives de Tuxedomoon, les oeuvres de Bachelard ou Maupassant.
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